mardi 6 mai 2008, par
L’Union Syndicale de la Psychiatrie, réunie en congrès les 28, 29 et 30 mars 2008 à Paris, dénonce l’usure continue des libertés individuelles et du respect de la vie privée par un flot de lois sécuritaires.
Lois parmi lesquelles les plus récentes :
prévention de la délinquance,
renforçant la lutte contre les récidives des majeurs et mineurs,
relative à la rétention de sûreté et à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental,
dessinent la vision d’un monde peuplé d’individus potentiellement dangereux qu’il s’agit de repérer, et de contrôler, notamment au moyen du fichage massif de la population qui prolifère depuis quelques années. Citons le fichier STIC, le fichier national des empreintes génétiques et maintenant le fichier base-élèves.
La psychiatrie n’y échappe pas. En acceptant de participer à la généralisation du RIM-P (recueil d’information médicalisé en psychiatrie), sous couvert d’impératif économique, en acceptant de renseigner les données particulièrement sensibles relatives aux millions de personnes suivies en psychiatrie, les psychiatres participent à cette atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée.
L’Union Syndicale de la Psychiatrie appelle donc les psychiatres :
à refuser ces atteintes à la démocratie et à militer dans les organisations qui s’y opposent, et à y témoigner des effets psychiques de ces inclusions stigmatisantes ;
dans leur pratique quotidienne à s’opposer concrètement au fichage de leurs patients, notamment
en refusant de remplir les données sensibles, dont le diagnostic, dans le système actuel, puisque l’anonymisation à la source est obstinément refusée au nom d’une traçabilité totale ;
en exigeant le respect du droit à l’oubli informatique (effacement des données des fichiers à échéances légales).