Quotidien du Médecin du 10 avril 2007 : Part variable des PH – La grève de vendredi prend de l’ampleur

LANCÉ INITIALEMENT à l’initiative des seuls anesthésistes et urgentistes, l’appel à la grève des particiens hospitaliers vendredi prochain 13 avril, pour protester contre l’instauration d’une part complémentaire variable sur le salaire des chirurgiens, fait des petits. Ou plutôt des gros puisque deux intersyndicales de médecins de l’hôpital public rallient le mouvement. Poids lourds du syndicalisme médical hospitalier, la CPH (Confédération des praticiens hospitaliers) et l’Inph (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers) prônent ensemble une «journée d’actions et de grève» avec, en substance, pour mot d’ordre : haro sur la part variable. Celle-ci, expliquent les deux organisations, «prétend offrir une meilleure attractivité de carrière alors qu’elle enferme les praticiens chirurgiens concernés dans un dispositif bureaucratique et antidéontologique laissé à la discrétion des directions. A l’évidence, poursuivent la CPH et l’Inph, elle aliénera leur indépendance professionnelle». Criant à la «détérioration constante» du statut de PH, les syndicats mettent en garde : cette politique «qui vise à étrangler un peu plus la démographie médicale à l’hôpital ne sera pas sans retentissement sur le dynamisme du service public hospitalier».

La grande déception des temps partiels. Un peu en marge de la part variable : le cas particulier des PH à temps partiel. Loin de les satisfaire, la promesse d’harmonisation statutaire que leur a faite Xavier Bertrand juste avant de quitter le ministère de la Santé (« le Quotidien » du 22 mars) provoque leur colère. «C’est de la politique fiction!, s’indigne le Dr Geneviève Glikmanas, qui représente ces praticiens au sein de l’Inph. Les décisions que Xavier Bertrand aurait pu prendre, il les laisse à son successeur. Pourquoi n’a-t-il pas agi lui-même?» Chat échaudé craint l’eau froide : il y a près de dix ans, un autre ministre de la Santé – Bernard Kouchner – a pris exactement les mêmes engagements, les syndicalistes ont encore sa lettre ! Et puis, sur le fond, les temps partiels se sentent d’autant plus floués que les voies de résolution finalement proposées par le ministre sortant (inscrire la concordance des statuts temps plein et temps partiel dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale – Plfss 2008) leur ont été présentées comme juridiquement impossibles lors de leurs dernières séances de négociation avec les pouvoirs publics. «Nous avions demandé à Xavier Bertrand d’intervenir dans le cadre du Plfss 2007, se souvient le Dr Glikmanas, on nous avait répondu que ce n’était pas faisable techniquement.» Les temps partiels ne comprennent pas non plus pourquoi, en ce qui concerne leur retraite, ils devraient attendre la réforme de l’Ircantec pour que soit réévalué leur taux de cotisation quand la question a été en partie réglée sans ce préalable pour les hospitalo-universitaires. «Nous sommes extrêmement déçus, presque vexés. Nous nous rendons compte qu’on nous a roulés dans la farine», résume Geneviève Glikmanas.

K. P.