USP – LDH – SUD – ATTAC – CDDHP – AdA – 39 : Non à la psychiatrie sécuritaire – rassemblement le 15 mars 2011

contre le projet de loi sécuritaire de la psychiatrie :
rassemblement à la préfecture mardi 15 mars 2001 à 18 heures

Les organisations gersoises : Union Syndicale de la Psychiatrie – Ligue des Droits de l’Homme – Sud Santé Sociaux – Comité pour le Développement et la Défense de l’Hôpital Public – Association pour la Taxation des Transactions et l’Action Citoyenne – Appel des Appels – Collectif contre la Nuit Sécuritaire – Appel « Mais c’est un Homme »

NON A LA PSYCHIATRIE SECURITAIRE !

Le projet de réforme des « soins sans consentement » doit être discuté en procédure d’urgence au parlement le mardi 15 mars. Proposé sans concertation, ce projet purement sécuritaire ne voit les soins en psychiatrie que sous l’angle de la contrainte.

C’est une loi de police : le texte aggrave les pouvoirs de l’Etat, d’enfermer arbitrairement toute personne commettant des « troubles à l’ordre public », sans raison médicale nécessairement avérée.
C’est une loi d’exception anti-républicaine : en contradiction avec le droit européen et la constitution, elle réduit la justice à statuer a posteriori sur la décision d’enfermement, au bout de 15 jours puis tous les 6 mois.

C’est une loi d’enfermement et de contrôle social généralisé : elle instaure une période d’observation et de soins initiale de 72 heures, véritable garde à vue psychiatrique, et un fichier des hospitalisations sous contrainte, véritable casier psychiatrique.
C’est une loi qui remet en cause les droits fondamentaux et l’éthique médicale : les usagers et leurs familles voient leur libre-arbitre systématiquement contesté, et les médecins se trouvent subordonnés de fait à l’autorité administrative.

Enfin, en établissant la possibilité de soins sans consentement à domicile, qui vont rapidement se généraliser compte tenu de l’encombrement des hôpitaux psychiatriques par les patients enfermés à demeure, ce projet de loi annonce un tournant historique gravissime pour les libertés individuelles et publiques : dorénavant, toute personne présentant un « trouble du comportement » pourra être « traitée » et enfermée de force chez elle !

Voici la médecine psychiatrique transformée en police des comportements, au seul nom de l’ordre public. Une telle pression normative pesant sur les populations les plus vulnérables va aggraver leur méfiance et leur violence, provoquant bientôt de nouveaux faits divers, et justifiant d’autres mesures sécuritaires plus dures encore.

Est-ce le but recherché ? Chacun est-il désormais condamné à se conformer malgré lui à un ordre socio-économique dont l’injustice peut ainsi perdurer ?

Que reste-t-il de la vie privée ? Que reste-t-il de nos droits fondamentaux ? Que reste-t-il de la psychiatrie humaniste, républicaine, égalitaire, au service des personnes en souffrance et indépendante des pouvoirs économiques et politiques ?
Nous ne cautionnerons pas une telle dérive de nos métiers, de nos valeurs, de nos libertés. Comme la démocratie doit être malade aujourd’hui, pour accepter que la contrainte soit prise pour un soin, que la médecine soit ainsi dévoyée ! De quoi le pouvoir politique actuel est-il le nom, pour se faire l’ordonnateur d’une telle folie anti-sociale ?

Nous exigeons l’abrogation de ce projet de loi, et une concertation approfondie avec les syndicats professionnels, les associations d’usagers et de défense des droits de l’homme, afin de proposer une vraie politique psychiatrique à la hauteur des enjeux socio-économiques actuels.