Dépêche APM du 10 août 2011 : Psychiatrie: un collectif appelle à « entrer en résistance » contre la nouvelle loi

PARIS, 10 août 2011 (APM) – Le collectif « Mais c’est un Homme » a lancé mardi soir « une déclaration d’entrée en résistance » contre la loi sur les soins sans consentement en psychiatrie entrée en vigueur le 1er août.

Opposé à cette réforme, le collectif invite les psychiatres et les soignants, dans la mesure du possible, à refuser « de mettre en place des mesures de contrainte », et notamment « tout programme de ‘soins contraints’ à domicile contraires à la déontologie et aux droits fondamentaux ».

Il invite les psychiatres à « opposer un refus de tout avis médical sans avoir pu examiner le patient » et à saisir de manière « systématique le juge des libertés et de la détention, le patient devant être entendu hors visioconférence ».

Le collectif incite les acteurs de la psychiatrie à « développer l’information, notamment lors des 72 heures, afin que les personnes ne tombent pas dans la trappe psychiatrique que cette loi organise, mais accèdent aux soins psychiques auxquelles elles ont droit » et à organiser « le soutien des recours et défenses des patients soumis à ces soins ».

Il propose de créer pour cela un « collectif d’avocats et juristes » et de mettre en place « un observatoire national de suivi de l’application de cette loi ».

Le collectif considère que cette loi porte atteinte « aux libertés et aux droits sociaux » et qu’elle place la psychiatrie au sein « des polices de la société ». Il demande l’abrogation de cette loi et « la mise en chantier d’une loi programmatique pour une psychiatrie démocratique ».

Le collectif regroupe plusieurs associations comme l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), le Cercle de réflexion et de proposition d’actions sur la psychiatrie (CRPA), la coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, la Ligue des droits de l’Homme, SUD santé sociaux, le Syndicat de la magistrature et l’Union syndicale de la psychiatrie (USP).

FO DENONCE UNE USINE A GAZ

Dans un message adressé mercredi aux syndicats du secteur de la psychiatrie, le secrétariat fédéral de Force ouvrière (FO) a dénoncé mercredi « l’usine à gaz introduite par cette réforme ».

A ce stade, le syndicat ne dispose pas encore « d’un bilan précis » sur la mise en oeuvre de la loi et demande à ses responsables syndicaux des établissements concernés de « faire remonter les difficultés soulevées par l’application de cette réforme ».

FO attire « l’attention sur les conditions de prise en charge et de transport des patients qui doivent se présenter au tribunal » et précise que « si nécessaire, ces transports, accompagnés par des personnels infirmiers, doivent être sécurisés, voire bénéficier d’une escorte policière ».

FO indique qu’il envisage de « saisir le ministère, dès la rentrée de septembre sur ces difficultés qui viennent aggraver les conditions de travail des personnels comme de prise en charge et perturber les services ».

co/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com