Non à l’instrumentalisation sécuritaire de la psychiatrie

Le 18 août, sur RTL, Gérard Colomb veut mobiliser les hôpitaux psychiatriques pour repérer les individus radicalisés. L’ensemble des syndicats de psychiatres ont dénoncé ces propos associant psychiatrie, sécuritaire, dangerosité et terrorisme, stigmatisant ainsi les patients et les équipes. Le Conseil de l’Ordre a rappelé l’importance du secret médical sans lequel aucun travail thérapeutique n’est possible. Le ministère de la Santé a assuré le 24 août qu’il n’était « absolument pas question » de modifier le cadre d’exercice ou les pratiques en psychiatrie !… Mais le 6 septembre, dans son discours aux préfets, Emmanuel Macron a indiqué (Quotidien du médecin) être particulièrement préoccupé par les individus figurant dans le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) et « qui présentent des troubles psychologiques ou psychiatriques ». Il est revenu sur la polémique qui avait opposé les psychiatres, le Conseil de l’Ordre et le ministre de l’Intérieur, insistant sur le fait qu’il n’était pas question que « la psychiatrie soit annexée au ministère de l’Intérieur », mais que « nul ne peut expliquer à nos concitoyens que lorsqu’un individu a été signalé à tous les services, est identifié comme dangereux, (…) il puisse être libéré d’un hôpital psychiatrique où il se trouve alors même que chacun sait qu’il incarne une menace pour le reste de la collectivité. » Ainsi M. Macron passe allégrement au-dessus du refus unanime et de l’inquiétude des professionnels, du Conseil de l’Ordre et des déclarations de la ministre. Emmanuel Macron sait ! Emmanuel Macron semble « encourager » les préfets en coordination avec les ARS à enfermer ou maintenir enfermé en toute illégalité des individus prétendument dangereux mais sans trouble psychiatrique en rapport avec cette « dangerosité », il propose de transformer les services de psychiatrie en centre de rétention de sureté, en prison ! L’USP préconise une « thérapie » qui n’abandonne pas et défend les principes de solidarité et de cohésion sociale. L’USP appelle à rejoindre et soutenir tous les mouvements, groupes et actions non fascisantes s’opposant à la dérive sécuritaire en psychiatrie.

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