Lettre ouverte de l’USP à ses adhérents et aux COPELFI

L’Union Syndicale de la Psychiatrie (USP) congratule les COPELFI (Conférences de Psychiatrie de l’Enfant et de l’adolescent de Langue Française en Israël) et toutes les instances associatives, scientifiques, universitaires et politiques de parrainage, pour l’initiative d’organiser en octobre 2018 en Israël, à l’occasion des 70 ans de cet Etat, leur XVe Conférence consacrée au sujet « Les attentats, le traumatisme… et après ». Nous sommes prévenus dans l’argument par les COPELFI que « l’ensemble de la population française a dû prendre conscience que chaque personne, adulte ou enfant, vivant sur le territoire de la France pouvait être exposé à un attentat », question de prendre cette Conférence très au sérieux. Nous relevons aussi dans l’argument de la Conférence la précision qu’il ne s’agit plus « d’une guerre conventionnelle » mais d’une « destructivité organisée de manière aléatoire ou ciblée, visant des civils en nombre ». L’USP, notamment ses adhérents pédopsychiatres, sont interpellés par l’argument de cette Conférence, par le rappel des « impacts cliniques sur les enfants, du bébé au grand adolescent, sur leurs parents » par « des opérations militaires aux frontières, des bombardements, des menaces constantes contre la population », car nous avons a toujours été sensibles et mobilisés face à des telles situations dramatiques, dans nos pratiques quotidiennes et dans le cadre de collectifs professionnels et citoyens. Il serait légitime de supposer que cette Conférence va traiter des traumatismes subis par les enfants et adolescents et leurs parents, dans les territoires palestiniens de Cisjordanie et la bande de Gaza, suite aux récentes opérations de guerre « non conventionnelle » et à la destructivité organisée de manière aléatoire ou ciblée, visant des civils en nombre, mise en œuvre par une armée qui se prétend cependant conventionnelle. Qu’elle traitera des dizaines de morts et mutilations de mineurs par balles réelles depuis le 30 mars 2018, par les bombardements et les opérations militaires aux frontières, qu’elle traitera des emprisonnements arbitraires de mineurs, des violences physiques et psychologiques subies, des destructions des foyers familiaux, de l’imposition d’un climat d’insécurité et d’humiliation à toute une population, consécutive à l’installation par la force de colonies de peuplement, avec expulsion de ses habitants par une armée d’occupation, toutes les exactions dénoncées par de nombreuses ONG internationales, dont Médecins du Monde. Et de supposer aussi que tous nos collègues palestinien-ne-s, psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux et éducateurs concernés, pourront circuler en toute liberté et sécurité pour se rendre à cette Conférence et témoigner de leurs expériences du traumatisme. Si tel était le contexte, l’USP appellerait ses adhérents à s’inscrire à cette Conférence massivement et à s’y rendre pour participer aux débats sur les traumatismes subis par les enfants et les jeunes, notamment des territoires palestiniens, sujet constant de nos préoccupations. Avant cependant d’engager des frais pour les inscriptions et les déplacements en avion vers Israël, nous souhaiterions que les COPELFI nous confirment que nous avons bien compris le sens de ce Colloque.

Documents joints