JIM.fr – La psychiatrie hospitalière dans la rue pour alerter sur un « effondrement proche »

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Paris, le mercredi 29 juin 2022 – D’une même voix, quatre syndicats représentants les psychiatres de l’hôpital public* appelaient hier médecins et soignants à la mobilisation pour dénoncer un « effondrement proche » de la discipline.

La crise hospitalière défrayait déjà la chronique avant l’épidémie de Covid, mais cette dernière a eu des répercussions « très importantes chez nos concitoyens, notamment les plus jeunes avec des vagues d’adolescents arrivant dans nos urgences pour geste suicidaire, angoisse majeure, dépression, décompensations » notent les auteurs du communiqué commun.

« Nous ne sommes plus en capacité d’assumer les missions de service public qui sont les nôtres » préviennent-ils aussi.

Comme dans d’autres spécialités, les syndicats déplorent une pénurie chronique de soignants et de médecins, avec une chute du nombre des psychiatres dans le service public aboutissant à la vacance d’un tiers des postes.

Cette situation « inédite depuis la libération » selon ces organisations entraînent la fermeture de structures ambulatoires, l’engorgement des urgences, des délais de consultations qui ne cessent d’augmenter, la dégradation des soins et une perte de sens pour les équipes soulignent les syndicats.

« Urgence républicaine » et « urgence humanitaire »

Dans une lettre adressée à Brigitte Bourguignon, l’USP faisait part de ses revendications : une revalorisation générale des salaires de tous les personnels, l’amélioration des conditions de travail et la participation réelle des équipes à la gouvernance de l’hôpital, un renforcement significatif des moyens financiers et l’arrêt de toutes les fermetures d’établissements, de services et de lits.

Compte tenu de cette situation, de très nombreux psychiatres se sont déclarés en grève hier, parfois symboliquement pour une heure, une demi-journée ou une journée entière.

Des rassemblements étaient organisés devant les ARS et le ministère de la santé. Ce dernier a réuni une centaine de personnes.

Si une délégation syndicale a bien été reçue par la Direction générale de l’offre de soins, les discussions ne semblent pas avoir abouti à de réelles avancées malgré une « urgence républicaine » qui deviendra bientôt une « urgence humanitaire ».

*L’IDEPP (Intersyndicale de Défense de la Psychiatrie Publique), le SPEP (Syndicat des Psyschiatres d’Exercice Public), le SPH (Syndicat des psychiatres des hôpitaux) et l’USP (Union Syndicale de la Psychiatrie)

X.B.