Communiqué de l’USP : La stratégie du pas à pas

L’USP a déjà dit beaucoup sur FondaMental. L’USP a déjà pointé l’infiltration de ces chercheurs autoproclamés experts à la table des décideurs politiques, conseillés par l’Institut Montaigne, et a rappelé à quel point tout cela profite aux entreprises de e-santé, laboratoires pharmaceutiques, groupes de soins privés, assurances etc. En sus, il est temps d’ouvrir les yeux sur la question des données de santé recueillies par les centres experts auprès des patients reçus pour diagnostic et finalement mises entre les mains de ces mêmes entreprises.

La proposition de loi sénatoriale 385 visant à faire entrer ces dits centres experts dans le Code de la santé publique a également déjà fait couler beaucoup d’encre et amené une grande partie des professionnels de la psychiatrie et des usagers à s’exprimer.

Face à cette levée de bouclier, les tenants de FondaMental ont trouvé moyen de faire réécrire le texte pour passer dans un trou de souris là où le rat allait rester coincé. Une PPL 385 revisitée s’apprête à être portée au vote des sénateurs promouvant les centres experts au 3e niveau d’accès aux soins (quels soins ?!). La gradation des soins devient une préoccupation, laissant le doute planer sur l’organisation des différents grades d’accès aux soins psychiatriques. L’USP rappelle que l’accès direct aux Centres médico-psychologiques est un pilier essentiel de la psychiatrie de secteur. Celle-ci a rendu possible dès 1960 les soins psychiques à tout citoyen, définissant un véritable service public de psychiatrie.

Quel meilleur indicateur du délabrement de nos politiques publiques en matière de psychiatrie, que ces basses manœuvres, ceci alors que la santé mentale est déclarée grande cause nationale ?

Nous pouvons dire que la préoccupation des pouvoirs publics pour les soins à la population s’est complètement fondue dans la petite musique de FondaMental et que sa considération pour tous les professionnels du champ de la psychiatrie est proche du niveau zéro.

L’USP rappelle que donner un diagnostic, le plus souvent déjà posé par le psychiatre référent, ne soigne pas. Soigner et accompagner les patients dans la durée, dans leur milieu, exige des moyens à la hauteur des besoins et doit être la grande cause nationale.

  • Charles-Olivier PONS, président
  • Delphine GLACHANT, vice-présidente
  • Pascale BEAU, vice-présidente
  • Pierre PARESYS, vice-président

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